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une sorte d’entraînement analogue à celui des gladiateurs. Vantant l’efficacité du jeûne, et de l’ascétisme : « Voilà comment, dit Tertullien, on s’endurcit à la prison, à la faim, à la soif, aux privations et aux angoisses ; voilà comment le martyr apprend à sortir du cachot tel qu’il y est entré, n’y rencontrant point des douleurs inconnues, n’y trouvant que ses macérations de chaque jour, certain de vaincre dans le combat, parce qu’il a tué sa chair et que sur lui les tourments n’auront point où mordre. Son épiderme desséché lui sera une cuirasse ; les ongles de fer y glisseront comme sur une corne épaisse. Tel sera celui qui, par le jeûne, a vu souvent de près la mort et s’est déchargé de son sang, fardeau pesant et importun pour l’âme impatiente de s’échapper[1]. »

    28. Cf. Mém. de l’Acad. des inscr. et belles-lettres, t. XXVIII, 1re partie, p. 53 et suivantes (Le Blant).

  1. Tertullien, De jej., 12.