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CHAPITRE IX.


SUITE DU MARCIONISME — APELLE.


Excellent pour produire la consolation et l’édification individuelles, le gnosticisme était très faible comme Église. Il ne pouvait en sortir ni presbytérat ni épiscopat ; des idées aussi désordonnées ne produisaient que des conciliabules de dogmatiseurs. Marcion seul réussit à élever un édifice compact sur ce fond fuyant. Il y eut une Église marcionite, fortement organisée. Sûrement cette Église fut entachée de quelque défaut grave qui la fit mettre au ban de l’Église du Christ. Ce n’est pas sans raison que tous les fondateurs de l’épiscopat se réunissent en un sentiment commun, l’aversion contre Marcion. La métaphysique ne dominait pas assez ces sortes d’esprits pour qu’il n’y eût en cela, de leur part, qu’une simple haine théologique. Mais le temps est bon juge ; le marcionisme dura. Il fut, ainsi que