fumée de vos victimes, à la graisse de vos boucs ? Laissez là tous ces sacrifices qui lui donnent la nausée ; faites le bien. » Isaïe est en ce sens le premier fondateur du christianisme. Jésus n’a fait au fond que dire, en un langage populaire et charmant, ce que l’on avait dit sept cent cinquante ans avant lui en hébreu classique. Montrer comment la religion d’Israël, qui à l’origine n’avait peut-être aucune supériorité sur les cultes d’Ammon ou de Moab, devint une religion morale, et comment l’histoire religieuse du peuple juif a été un progrès constant vers le culte en esprit et en vérité, voilà certes ce qu’il aurait fallu montrer avant d’introduire Jésus sur la scène des faits. Mais la vie est courte et de durée incertaine. J’allai donc au plus pressé ; je me jetai au milieu du sujet, et je commençai par la vie de Jésus, supposant connues les révolutions antérieures de la religion juive. Maintenant qu’il m’a été donné de traiter, avec tout le soin que je désirais, la partie à laquelle je tenais le plus, je dois reprendre l’histoire antérieure et y consacrer ce qui me reste encore de force et d’activité.
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