cosmogonie moitié phénicienne, moitié assyrienne, vrai galimatias plus digne de Byblos, de Maboug ou de Babylone que de l’Église du Christ, et surtout les séthiens[1], secte en réalité assyrienne, qui fleurit aussi en Égypte. Elle se rattachait par des calembours au patriarche Seth, père supposé d’une vaste littérature et par moments identifié avec Jésus lui-même. Les séthiens combinaient arbitrairement l’orphisme, le néo-phénicisme, les anciennes cosmogonies sémitiques, et retrouvaient le tout dans la Bible. Ils disaient que la généalogie de la Genèse renfermait des vues sublimes, que les esprits vulgaires avaient ramenées à de simples récits de famille[2].
Un certain Justin[3], vers le même temps, dans un livre intitulé Baruch, transformait le judaïsme en une mythologie et ne laissait presque aucun rôle à Jésus. Des imaginations exubérantes, nourries d’interminables cosmogonies et mises brusquement au régime sévère de la littérature hébraïque et évangélique, ne pouvaient s’accommoder de tant de
- ↑ Voir surtout Philos., V, 19 et suiv. ; Épiphane, Hær., xxvi, 7 ; xxix, 5 ; Théodoret, Pseudo-Aug., Philastre ; Tertullien, Præscr., c. 47. Cf. Mém. de l’Acad. des inscr., XXIV, 1re partie, p. 166, Fabricius, Cod. pseud. vet. Test., I, 140, 143 et suiv. ; II, 47 et suiv.
- ↑ Épiph., Hær., xxxix, 9.
- ↑ Philosoph., V, 23 et suiv.