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et peu habituées, malgré leur apparente sainteté, à pratiquer la vraie piété, qui est l’abnégation.

Les trois grands systèmes de philosophie chrétienne qui avaient paru sous Adrien, celui de Valentin, celui de Basilide, celui de Saturnin, se développaient sans s’améliorer beaucoup. Les chefs de ces enseignements vivaient encore[1] ou avaient trouvé des successeurs. Valentin[2], quoique trois fois chassé de l’Église, était fort entouré. Il quitta Rome pour retourner en Orient ; mais sa secte continua de fleurir dans la capitale[3]. Il mourut vers l’an 160, dans l’île de Chypre[4]. Ses disciples remplissaient le monde[5]. On distinguait la doctrine d’Orient et celle d’Italie. Les chefs de celle-ci étaient Ptolémée et Héracléon ; Secundus et Théodote d’abord, puis Axionicus et Bardesane dirigèrent la branche dite orientale[6]. L’école valentinienne était de beaucoup la plus sé-

  1. Clém. d’Alex., Strom., VII, 17.
  2. Tertullien, In. Val., 4 ; Præscr., 30.
  3. Justin, Dial., 35 ; Irénée, III, iii, 4.
  4. Irénée, I, proœm., 2 ; III, iv, 3 ; Clém. d’Alex., Strom., VII, 17 ; Tert., Adv. Marc., I, 19 ; Præscr., 30 ; Eus. (saint Jér.), Chron., à l’an 6 d’Ant. ; Épiph., Hær., xxxi, 7 ; Philastre, c. 8. Cf. Tillemont, Mém., II, p. 603 et suiv. ; Lipsius, Die Quellen der ælt. Ketz., p. 256-258.
  5. Tert., In. Val., ch. 1.
  6. Irénée, I, xi, 2 ; Tert., In. Val., 4, 19, 20 ; Præscr., [49] ; Philosoph., VI, 35, 38 ; VII, 31 ; Épiph., Hær., xxxii, 1, 3, 4 ;