Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ter le bois, le charbon, pour que la veuve et l’orphelin ne soient pas condamnés à vivre d’un argent souillé. Les présents des impies sont ainsi la pâture du feu, non la nourriture des fidèles[1]. » On voit quelle chaîne étroite enserrait la vie chrétienne. Un tel abîme séparait, dans l’esprit de ces bons sectaires, le bien et le mal, que la conception d’une société libérale, où chacun agit à sa guise, sous la tutelle des lois civiles, sans rendre de compte à personne ni exercer de surveillance sur personne, leur eût paru le comble de l’impiété.

  1. Constit. apost., IV, 10. Comparez le Synodique de saint Athanase, Archives des missions scientifiques, 3e série, t. IV. p. 468 et suiv. (Eug. Revillout.)