invitation à pécher. La femme est responsable des péchés de pensée qu’elle fait commettre. Sûrement, si elle repousse les avances, le mal est moindre ; mais n’est-ce rien d’être cause de la perdition des autres[1] ? Vivre modestement occupé de son métier, aller son chemin, sans se mêler aux commérages de la rue[2], bien élever ses enfants, leur administrer de fréquentes corrections, leur interdire les dîners par écot avec les personnes de leur âge, les marier de bonne heure[3], ne pas lire les livres païens (la Bible suffit et contient tout)[4], ne prendre des bains que le moins qu’on peut et avec de grandes précautions[5], telles sont les règles des laïques. — L’évêque, les prêtres, les diacres, les veuves, ont des devoirs plus compliqués. Outre la sainteté, il faut apporter à ces fonctions la sagesse et la capacité[6]. Ce sont de vraies magistratures, fort supérieures aux magistratures profanes[7]. Les chrétiens portant toutes leurs causes au tribunal de l’évêque, le dicastère de ce dernier devenait, en effet, une juridiction civile, qui avait
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