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la forme qu’on jugea la plus propre à frapper les fidèles et à leur imposer[1] ; toujours le nom de Clément fut inscrit en tête de ces rédactions diverses[2], qui offrent, du reste, avec le roman des Reconnaissances les traits de la plus étroite parenté[3]. Toute la littérature pseudo-clémentine du iie siècle présente ainsi le caractère d’une parfaite unité.

Ce qui la caractérise au plus haut degré, c’est l’esprit d’organisation pratique. Déjà, dans l’épître supposée de Clément à Jacques, qui sert de préface

  1. Tel fut le recueil de préceptes apostoliques qui a été publié par Bickell, Lagarde, Pitra, Hilgenfeld (Nov. Test. extra can. rec., IV, p. 93 et suiv.), qui est déjà cité par Clément d’Alexandrie comme γραφή (Lagarde, Reliquiæ, p. xix-xx, 76 ; Hilgenf., p. 95, 98, 105), et qui paraît être l’ouvrage mentionné par Rufin (Expos. in symb. apost., c. 38) et saint Jérôme (De viris ill., 1) sous le titre de Duæ viæ vel Judicium Petri (cf. Const. apost., init.). Voir cependant Gebh. et Harn., Patr. apost. op., I, ii, deuxième édit., p. xxviii-xxxi. La publication de la Διδαχὴ τῶν δώδεκα ἀποστόλων du manuscrit du Fanar (Philothée Bryenne, p. η’) est encore attendue. Comp. Hilg., p. 79 et suiv. Voir Eusèbe, H. E., II, xxv, 4.
  2. Cotelier, Patres apostolici ; Tillemont, Mém., II, p. 162 et suiv. ; Lagarde, Reliquiæ, p. 35, 74, 80, etc. ; Credner, Gesch. des neutest. Kanon, p. 241.
  3. Anastase le Sinaïte, Nicéphore, dans Credner, p. 231, 244. Comparez la discipline ecclésiastique contenue dans l’épître de Clément à Jacques et la discipline des Constitutions. Notez Constit. apost., VIII, 10, Jacques, Clément, Evhode, représentant les Églises de Jérusalem, de Rome, d’Antioche.