Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il avait été dans des relations intimes avec Pierre et Barnabé, ce fut encore sous le nom de ce vénéré pasteur que l’on vit éclore toute une littérature apocryphe de Constitutions censées établies par le collège des Douze[1]. Le noyau de cette compilation apocryphe, première base d’un recueil de canons ecclésiastiques, s’est conservé à peu près sans mélange chez les Syriens[2]. Chez les Grecs, le recueil, grossi avec le temps, s’altéra sensiblement et devint presque méconnaissable[3]. On le cita comme faisant partie des Écritures sacrées, quoique toujours certaines réserves en aient rendu douteuse la canonicité[4]. De bonne heure, on s’accorda la liberté de donner à ce recueil de dires prétendus apostoliques

  1. Διαταγαί, διδαχαί, διδασκαλίαι.
  2. P. de Lagarde, Didascalia apost. (Lipsiæ, 1854) ; Reliquiæ juris eccles. antiquissimi (Lipsiæ, 1856) ; Bunsen, Analecta antenicæna, t. II.
  3. Constitutions apostoliques, en huit livres. Les livres VII et VIII ont été ajoutés postérieurement. Les six premiers livres eux-mêmes sont gravement interpolés. Les versions orientales diffèrent beaucoup du grec.
  4. Eusèbe, H. E., III, xxv, 3 ; De aleatoribus, ad calcem Cypr., édit. Rigault, p. 349 ; Athanase, Epist. fest., 39 ; Épiphane, Hær., lxx, 7, 10, etc. ; Canones apost., 86 ; Stichométrie de Nicéphore, Synopse dite d’Athanase, Anastase le Sinaïte, etc. [Credner, Gesch., p. 234, 235, 236, 241, 244, 247, 250, 252, 256]. Concil. Trullanum, canon 2 ; Photius, cod. cxii, cxiii ; Nicéphore Calliste [Credner, p. 256] ; Tillemont, Mém., II, p. 164 et suiv.