trine de Paul[1]. Jésus est pour notre théologien un restaurateur plutôt qu’un novateur. Dans l’œuvre même de cette restauration, Jésus n’est que l’interprète d’une tradition de sages, qui, au milieu de la corruption générale, n’avaient jamais perdu le vrai sens de la loi de Moïse, laquelle n’est elle-même que la religion d’Adam, la religion primitive de l’humanité. Selon pseudo-Clément, Jésus, c’est Adam[2] lui-même. Selon saint Paul, Jésus est un second Adam, en tout l’opposé du premier. L’idée de la chute d’Adam, base de la théologie de saint Paul, est ici presque effacée. Par un côté surtout, l’auteur ébionite se montre plus sensé que Paul. Paul ne cessa toujours de protester que l’homme ne doit à aucun mérite personnel son élection et sa vocation chrétienne. L’ébionite, plus libéral, croit que le païen honnête prépare sa conversion par ses vertus. Il est loin de penser que tous les actes des infidèles sont des péchés. Les mérites de Jésus n’ont pas, à ses yeux, le rôle transcendant qu’ils ont dans le système de Paul. Jésus met l’homme en rapport avec Dieu ; mais il ne se substitue pas à Dieu.
Le roman pseudo-clémentin se sépare nettement