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vallée, le Carmel, si fleuri au printemps, la Galilée surtout, paradis terrestre dévasté, mais où le souffle divin est sensible encore, la tinrent durant six semaines sous un vrai charme. De Tyr et d’Oum-el-Awamid, nous avions déjà dirigé plusieurs petites campagnes de six à huit jours vers ces vieilles terres d’Aser et de Nephtali, qui ont vu s’accomplir de si grandes choses. Quand je lui montrai pour la première fois, de Kasyoun, au-dessus du lac Huleh, toute la région du haut Jourdain, et dans le lointain le bassin du lac de Génésareth, berceau du christianisme, elle me remercia, et me dit que je lui avais donné le prix de toute sa vie en lui montrant ces lieux. Supérieure au sentiment étroit qui fait attacher les souvenirs historiques à des objets matériels, presque toujours apocryphes, ou à des localités précises, qui n’ont souvent aucun titre solide à la vénération, elle cherchait