tions pour l’état ecclésiastique. Les succès de collège que j’obtenais enchantaient ma sœur qui en fit part à un homme bon et distingué, médecin de la maison d’éducation où elle était, et catholique très zélé, le docteur Descuret, l’auteur de la Médecine des passions. M. Descuret parla à M. Dupanloup, qui alors dirigeait d’une façon si brillante le petit séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet, de l’acquisition possible d’un bon élève, et revint annoncer à ma sœur qu’une bourse au petit séminaire m’était offerte. J’avais quinze ans et demi. Ma sœur, dont les croyances catholiques commençaient à s’ébranler, voyait déjà avec quelque regret la direction toute cléricale de mon éducation. Mais elle savait le respect que mérite la foi d’un enfant. Jamais elle ne me dit un mot pour me détourner d’une ligne que je suivais en toute spontanéité. Elle venait me voir chaque semaine ; elle portait encore
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