pour le Breton dans ce premier moment de transplantation, c’est qu’il se croit abandonné de Dieu comme des hommes. Le ciel se voile pour lui. Sa douce foi dans la moralité générale du monde, son tranquille optimisme est ébranlé. Il se croit jeté du paradis dans un enfer de glaciale indifférence ; la voix du bien et du beau lui paraît devenue sans timbre ; il s’écrie volontiers : « Comment chanter le cantique du Seigneur sur la terre étrangère ! » Pour comble de malheur, les premières maisons où le sort la conduisit n’étaient pas dignes d’elle. Qu’on se figure une tendre jeune fille, n’ayant jamais quitté sa pieuse petite ville, sa mère, ses amies, jetée tout à coup dans un de ces pensionnats frivoles où ses idées sérieuses sont à chaque moment blessées, où elle ne trouve chez les directrices que légèreté, insouciance, sordide intérêt. Elle avait gardé de cette première expérience
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