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m’agrégerais. Le plus brillant et le plus sûr de ces moyens, c’est incontestablement l’entrée à l’École normale. Aussitôt donc que j’ai joui de la liberté nécessaire, je me suis hâté de prendre à ce sujet toutes les informations possibles, et, pour plus d’exactitude, j’ai voulu aller moi-même voir le directeur de l’École. Il m’a parfaitement reçu, et le récit naïf que je lui ai fait de mon histoire lui a beaucoup plu. Il faut que tu saches, bonne amie, que c’est là, partout où je me présente, mon préambule obligé ; car la première question est toujours pour me demander où j’ai fait mon éducation. J’ai du reste remarqué que le nom de Saint-Nicolas, associé à celui de M. Dupanloup, sonne partout fort bien. Le directeur de l’École (M. Vacherot), avec une obligeance et un intérêt qui me ravirent, me donna tous les renseignements et les programmes nécessaires, en les accompagnant de quelques paroles fort significatives sur la haute libéralité de l’université, qui saisirait, dit-il, avec empressement, l’occasion de montrer qu’elle ne répudie pas les sujets formés à un autre enseignement que le sien.