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toute la politesse possible, de prier M. Gasselin d’aller jusqu’à toi : je suis certaine qu’il s’y rendrait de grand cœur, et je suis certaine aussi que mademoiselle Ulliac t’accueillerait avec une bonté accomplie ; je te demande seulement de n’aller chez elle qu’en habits semblables à ceux de tout le monde.

J’arrive maintenant à une autre partie de sa lettre qui n’est pas moins importante, mon bon Ernest, et qui te prouvera que j’ai en elle une vraie amie. Je t’ai dit que je connais personnellement M. Stanislas Julien, professeur au Collège de France ; mademoiselle Ulliac le connaît encore davantage, et, comme je sais qu’il est très lié avec M. Quatremère, j’ai encore voulu t’aplanir les voies de ce côté. J’ai donc prié mademoiselle Ulliac d’aller trouver pour moi M. Julien et de lui demander en mon nom qu’il veuille bien te recommander à M. Quatremère, en lui disant que tu appartiens à une honnête famille dont il connaît un membre, et que ton changement actuel, loin de t’étre imputé à crime, n’est que l’effort d’une âme droite et généreuse. M. Julien, ainsi que sa femme, m’a toujours accordé et