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vacances de notre affaire, comme d’une possibilité, et elle n’en parut pas éloignée ; car elle l’envisageait comme temporaire. La pensée de cette bonne mère me remplit de douceur ; car elle se lie à tous mes rêves de bonheur. Mais aussi, quelquefois elle me navre de tristesse. Grand Dieu ! que deviendrait-elle en telle hypothèse ? — Que l’opinion est cruelle d’ajouter tant d’importance aux démarches d’un enfant ! Je sacrifierais tout au bonheur de cette bonne mère, même le bonheur de ma vie entière. Je n’excepte que le devoir ; puisse-t-il ne pas me forcer à ce que lui seul pourrait m’arracher ! Adieu, ma très chère Henriette.


XIV


28 février 1845.

Je t’écrivais encore il y a quelques heures, mon Ernest bien-aimé, au moment où ta dernière lettre m’a été remise. J’abandonne trois