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Cet opuscule est la réimpression textuelle de la plaquette qu’Ernest Renan fit imprimer et tirer à cent exemplaires, en septembre 1862, sous le titre suivant : Henriette Renan ; Souvenir pour ceux qui l’ont connue. On y relève, dès les premières lignes, la phrase suivante : « Ces pages ne sont pas faites pour le public et ne lui seront pas livrées. »

En 1883, dans la préface de ses Souvenirs d’Enfance et de Jeunesse, Ernest Renan s’exprimait ainsi :

« La personne qui a eu la plus grande influence sur ma vie, je veux dire ma sœur Henriette, n’occupe ici presque aucune place. En septembre 1862, un an après la mort de cette précieuse amie, j’écrivis, pour le petit nombre des personnes qui l’avaient connue, un opuscule consacré à son souvenir. Il n’a été tiré qu’à cent exemplaires. Ma sœur était si modeste, elle avait tant d’aversion pour le bruit du monde, que j’aurais cru la voir, de son tombeau, m’adressant des reproches, si j’avais livré ces pages au public. Quelquefois, j’ai eu l’idée de les joindre à ce volume. Puis, j’ai trouvé qu’il y aurait en cela une espèce de profanation. L’opuscule sur ma sœur