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Dieu si vous l’aviez su, vous eussiez frémi n’est-ce pas, très chère maman, lorsque vous m’eussiez vu courant ainsi tantôt sur terre, tantôt par-dessus, et faisant six lieues en vingt-sept minutes ? Mais rassurez-vous, il n’y a aucun danger, et tous ceux qui y montèrent mardi dernier sont encore maintenant en parfaite santé à Gentilly, et prêts à recommencer. Ainsi vous voyez qu’on peut voyager en chemin de fer sans faire le sacrifice d’un bras ou d’une jambe.


Lundi 27 juillet.

Voilà, j’espère, un ample et détaillé récit de toutes nos promenades hier je suis sorti dans Paris avec Alfred Foulon pour voir le fameux char funèbre qui doit servir à la comédie de demain, car on ne peut guère lui donner d’autre nom. Il sera, je crois, fort beau, lorsqu’il sera achevé. Au reste je ne pense pas aller voir le convoi, car outre l’immense concours qui se fera aux environs, je n’aime pas à me mêler à de pareilles cérémonies. Mais mercredi prochain, nous pourrons voir le feu d’artifice des hauteurs de Gentilly ;