une chose attentatoire aux droits de Dieu, on arrive inévitablement à la paresse d’esprit, au manque de précision, à l’incapacité d’être exact. Allah aalam, « Dieu sait mieux ce qui en est », est le dernier mot de toute discussion musulmane. Dans les premiers temps de son séjour à Mossoul, M. Layard désira, en esprit clair qu’il était, avoir quelques données sur la population de la ville, sur son commerce, ses traditions historiques. Il s’adressa au cadi, qui lui fit la réponse suivante, dont je dois la traduction à une personne amie :
« O mon illustre ami, ô joie des vivants !
» Ce que tu me demandes est à la fois inutile et nuisible. Bien que tous mes jours se soient écoulés dans ce pays, je n’ai jamais songé à en compter les maisons, ni à m’informer du nombre de leurs habitants. Et, quant à ce que celui-ci met de marchandises sur ses mulets, celui-là au fond de sa barque, en vérité, c’est là une chose qui ne me regarde nullement. Pour l’histoire antérieure de cette cité, Dieu seul la sait, et seul il pourrait dire de combien d’erreurs ses habitants se sont abreuvés avant la conquête de l’islamisme. Il serait dangereux à nous de vouloir les connaître.
» O mon ami, ô ma brebis, ne cherche pas à connaître ce qui ne te concerne pas. Tu es venu parmi nous et nous t’avons donné le salut de bienvenue ; va-t’en en paix ! A la vérité, toutes les paroles que tu m’as dites ne m’ont fait aucun mal ; car celui qui parle