tionnelles quelque secours tutélaire ? Oh ! en aucune façon ! Ce beau mouvement d’études est tout entier l’œuvre de parsis, de chrétiens, de juifs, de harraniens, d’ismaéliens, de musulmans intérieurement révoltés contre leur propre religion. Il n’a recueilli des musulmans orthodoxes que des malédictions. Mamoun, celui des califes qui montra le plus de zèle pour l’introduction de la philosophie grecque, fut damné sans pitié par les théologiens ; les malheurs qui affligèrent son règne furent présentés comme des punitions de sa tolérance pour des doctrines étrangères à l’islam. Il n’était pas rare que, pour plaire à la multitude ameutée par les imans, on brûlât sur les places publiques, on jetât dans les puits et les citernes les livres de philosophie, d’astronomie. Ceux qui cultivaient ces études étaient appelés zendiks (mécréants) ; on les frappait dans les rues, on brûlait leurs maisons, et souvent l’autorité, pour complaire à la foule, les faisait mettre à mort.
L’islamisme, en réalité, a donc toujours persécuté la science et la philosophie. Il a fini par les étouffer. Seulement, il faut distinguer à cet égard deux périodes dans l’histoire de l’islam ; l’une, depuis ses commencements jusqu’au douzième siècle, l’autre, depuis le treizième siècle jusqu’à nos jours. Dans la première période, l’islam, miné par les sectes et tempéré par une espèce de protestantisme (ce qu’on appelle le motazélisme), est bien moins organisé et moins fanatique qu’il ne l’a été dans le second âge, quand il est tombé entre les mains des races tartares et