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Ils revivront dans leur chair, et pour un monde dont ils seront les rois et les juges ; ils assisteront au triomphe de leurs idées et à l’humiliation de leurs ennemis.

On ne trouve chez l’ancien peuple d’Israël que des traces tout à fait indécises de ce dogme fondamental. Le Sadducéen, qui n’y croyait pas, était, en réalité, fidèle à la vieille doctrine juive ; c’était le pharisien, partisan de la résurrection, qui était le novateur. Mais en religion, c’est toujours le parti ardent qui innove ; c’est lui qui marche, c’est lui qui tire les conséquences. La résurrection, idée totalement différente de l’immortalité de l’âme, sortait d’ailleurs très naturellement des doctrines antérieures et de la situation du peuple. Peut-être la Perse en fournit-elle aussi quelques éléments. En tout cas, se combinant avec la croyance au Messie et avec la doctrine d’un prochain renouvellement de toute chose, elle forma ces théories apocalyptiques qui, sans être des articles de foi (le sanhédrin orthodoxe de Jérusalem ne semble pas les avoir adoptées), couraient dans toutes les imaginations et produisaient d’un bout à l’autre du monde juif une fermentation extrê