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ces tombeaux à l’apôtre et l’autre au Presbytéros. Nous ne saurons jamais le secret de ces combinaisons bizarres où l’histoire, la légende, la fable et, jusqu’à un certain point, la fraude pieuse se sont combinées dans des proportions aujourd’hui impossibles à discerner. Un éphésien, nommé Polycrate, qui sera un jour, avec toute sa famille, le centre du christianisme asiate, se convertissait l’an 131 ; or ce Polycrate admettait pleinement la tradition pseudo-johannique, et, dans sa vieillesse, la citait avec une confiance absolue[1].

De l’aveu de tous, le dernier chapitre du quatrième Évangile est un appendice ajouté postérieurement à l’ouvrage ; mais il se peut qu’il ait été ajouté par l’auteur même de l’Évangile[2] ; la provenance du moins est bien la même. On a voulu compléter par un trait touchant ce qui concernait les rapports de Pierre et de Jean. L’auteur de ces lignes se montre grand partisan de Pierre, et s’attache à rendre hommage au rang de pasteur suprême qu’on lui attribuait à des degrés divers. Il tient aussi à expliquer le système qui avait prévalu sur la longue vie de Jean, et

  1. Polycrate, dans Eus., H. E., V, xxiv, 3, 7, 8, lettre écrite en 196.
  2. La scène xxi, 15-19, n’est que le développement de xiii, 36-38.