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sième génération chrétienne, que l’on dit même avoir été disciple des apôtres. Quadratus remit à l’empereur une apologie du christianisme qui s’est perdue, mais qui fut fort estimée durant les premiers siècles. Il s’y plaignait des tracasseries que de « méchantes gens » suscitaient aux fidèles, et prouvait l’innocuité de la foi chrétienne. Il allait plus loin et cherchait à convertir Adrien par l’argument tiré des miracles de Jésus. Quadratus prétendait que l’on avait connu vivants encore de son temps[1] quelques-uns de ceux qui avaient été guéris ou ressuscités par le Sauveur. Adrien se fût certainement fort amusé de voir un de ces vénérables centenaires, et son affranchi Phlégon en eût enrichi son traité Sur les cas de longévité ; mais cela ne l’eût pas convaincu. Il avait été témoin de tant d’autres miracles ! et il n’en avait tiré qu’une conclusion, c’est que le nombre des choses incroyables dans ce monde est infini. Phlégon, dans ses recueils tératologiques, avait donné place à plusieurs miracles de Jésus, et certainement Adrien


    personnage différent de ces deux-là. La diffusion du nom de Quadratus à Athènes put tenir à Statius Quadratus, qui remplit les fonctions honorifiques de prêtre des Augustes à Athènes vers 140 (Corpus inscr. gr., no 337 ; Wadd., Fastes, p. 194, 220-221 ; cf. Arch. des miss., 2e série, t. IV, p. 538-539). Les Quadratus ayant de la notoriété sont du reste très-nombreux à cette époque.

  1. Εἰς τοὺς ἡμετέρους χρόνους τινὲς αὐτῶν ἀφίκοντο.