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matique. Il n’est pas douteux que les Juifs, durant la révolte, n’aient battu ou surfrappé des monnaies. Une telle opération semble au premier coup d’œil n’avoir pu se faire qu’à Jérusalem. Les types de ces monnaies conduisent à la même idée. La légende est le plus souvent לחרות ירושלם « de la liberté de Jérusalem ». Sur quelques-unes figure le temple surmonté d’une étoile[1].

La numismatique juive est pleine d’incertitudes, et il est dangereux de l’opposer à l’histoire ; c’est l’histoire, au contraire, qui doit servir à l’éclairer. Aussi l’objection dont nous parlons n’a-t-elle pas empêché quelques savants numismates de nos jours de nier résolument l’occupation de Jérusalem par les adhérents de Bar-Coziba[2]. On admettra que les insurgés aient pu battre monnaie à Béther aussi bien qu’à Jérusalem, si l’on songe à l’état misérable où, dans toutes les hypothèses, était alors Jérusalem. En outre, il semble que les types des monnaies de la seconde révolte aient été imités ou pris directement sur ceux de la première et sur ceux des Asmonéens[3]. C’est ici un point important, qui mérite l’attention des numismates ; car on y peut trouver un principe de solution pour les difficultés qui planent encore sur des groupes entiers du monnayage autonome d’Israël.

Nous voulons parler surtout des monnaies au type de Siméon, nasi d’Israël. On tombe dans de suprêmes invraisemblances quand on veut trouver ce Siméon dans Bargioras, dans Bar-Coziba, dans Simon, fils de Gamaliel, etc.

  1. Madden, Jewish Coinage, p. 170-171, 203 et suiv.
  2. Madden, op. cit., p. 201, note 2.
  3. Comp. Levy, Gesch. der jüd. Münzen, p. 104, note ; Madden, p. 201, 203, notes ; Merzbacher, dans la Zeitschrift für Num., de M. de Sallet, t. IV, p. 350 et suiv. Cf. ibid., V, p. 110-113, 349-350.