heures canoniques, l’emploi des huiles saintes, conservés par l’Église orthodoxe, ont leur point de départ dans des idées analogues à celles que l’Apocalypse adamite a complaisamment développées.
La sibylle chrétienne ne faisait plus guère que répéter sans les comprendre les oracles anciens, en particulier ceux de l’Apocalypse. Elle ne cessait pourtant pas de vaticiner[1] et d’annoncer la prochaine ruine de l’empire romain. L’idée favorite à cette époque était que le monde, avant de finir, serait gouverné par une femme[2]. La sympathie des anciens sibyllistes pour le judaïsme et Jérusalem s’est maintenant changée en haine[3] ; mais l’horreur pour la civilisation païenne est la même[4]. La domination de l’Italie sur le monde a été la plus funeste de toutes les dominations ; ce sera la dernière. La fin est proche. Le mal vient des riches et des grands, qui
- ↑ Le § 1 du livre VIII des oracles sibyllins a sûrement été composé entre la mort d’Adrien et la mort de Marc-Aurèle. Les vers 65 et suiv. s’expliquent pour le mieux sous Marc-Aurèle et Lucius Verus. Le § 3 du liv. III paraît du même temps, un peu antérieur.
- ↑ Carm. sib., III, 75 et suiv. Cf. VIII, 194, 199-202. Le passage original est celui du livre III. Cette femme est sans doute Rome (Apoc., xvii, xviii) ; elle est appelée veuve (Carm. sib., III, 77) par allusion au passage de l’Apocalypse, xviii, 7.
- ↑ Carm. sib., VI, 21 et suiv.
- ↑ Carm. sib., VIII, § 1.