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ce qui vit. Elles entrent, se prosternent devant le Trône, puis sortent. Tout ce qu’on demande au moment où les séraphins battent des ailes et où le coq chante, on est sûr de l’obtenir. Grande joie sur toute la terre, quand le soleil monte du paradis de Dieu sur la création. Puis une heure d’attente et de profond silence, jusqu’à ce que les prêtres aient placé des parfums devant Dieu.

À chaque heure du jour, les anges, les oiseaux, toutes les créatures se relèvent pareillement pour adorer l’Être suprême. À la septième heure, nouvelle cérémonie d’entrée et de sortie. Les Prières de tous les vivants entrent, se prosternent et sortent. À la dixième heure, a lieu l’inspection des eaux. Le Saint-Esprit descend, plane sur les eaux et les sources. Sans cela, en buvant l’eau, on subirait l’action malfaisante des démons. À cette heure encore, l’eau mêlée à l’huile guérit de toutes les maladies. Ce naturalisme, qui rappelle celui des elkasaïtes[1], fut atténué par l’Église catholique ; mais le principe n’en fut pas rejeté entièrement[2]. Les exorcismes de l’eau et des différents éléments, la division du jour en

  1. Voir les formules d’objurgation, Philosoph., IX, 15-16 ; Épiph., xix, 1.
  2. Comparez les passages précités des Constitutions apostoliques grecques et des Constitutions apostoliques coptes. Le texte copte présente une couleur gnostique prononcée.