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d’après ses souvenirs du paradis et les indications de l’ange Uriel, les liturgies mystiques de jour et de nuit que célèbrent heure par heure devant l’Éternel toutes les créatures[1]. La première heure de la nuit est l’heure de l’adoration des démons ; pendant cette heure, ils cessent de nuire à l’homme. La deuxième heure est l’heure de l’adoration des poissons ; puis vient l’adoration des abîmes ; puis le trisagion des séraphins ; avant le péché, l’homme entendait à cette heure le battement cadencé de leurs ailes. À la cinquième heure de la nuit, a lieu l’adoration des eaux. Adam, à cette heure, entendait la prière des grandes vagues. Le milieu de la nuit est marqué par l’accumulation des nuées et par une grande terreur religieuse. Puis repos de la nature entière et sommeil des eaux. À cette heure, si l’on prend de l’eau et que le prêtre de Dieu y mêle de l’huile sainte et oigne de cette huile les malades qui ne dorment pas, ceux-ci sont guéris. Au moment de la rosée, a lieu l’hymne des herbes et des graines. À la dixième heure, à la première aube, c’est le tour des hommes. La porte du ciel s’ouvre, afin de laisser entrer les Prières de

  1. Cf. The apostolical Constitutions in coptic, p. 80-88 (Londres, 1848). Comp. Constit. apost., VIII, 34 ; saint Hippolyte, Opp. édit. Fabricius, t. I, p. 255. Comparez surtout les ὥραι δοξολογίας de l’Apocalypse de Moïse, §§ 7, 17, Tisch., Apoc. apocr., p. xi. 4, 9.