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contenait le catalogue des temples que l’empereur avait bâtis, réparés ou ornés, et des dons qu’il avait faits aux villes tant grecques que barbares. Une bibliothèque, ouverte à tous les citoyens d’Athènes, occupait une aile spéciale. Sur un arc, qui est venu jusqu’à nous, Adrien fut égalé à Thésée ; un quartier d’Athènes reçut le nom d’Hadrianopolis[1].

L’activité intellectuelle d’Adrien était sincère ; mais il manquait d’esprit scientifique[2]. Dans ces réunions de sophistes, toutes les questions divines et humaines furent discutées ; aucune ne fut résolue. Il ne semble pas que l’on y soit allé jusqu’au rationalisme complet. L’empereur faisait en Grèce l’effet d’un homme très-religieux[3] et même superstitieux[4]. Il voulut être initié aux mystères d’Éleusis[5]. En

  1. Pausanias, I, v, 5 ; xix, 9 ; Spartien, 20 ; Leake, p. 151 et suiv., 174 et suiv. (trad. franç.) ; Corpus inscr. gr., no 520. Les monuments de la reconnaissance ou de l’adulation athénienne envers Adrien sont innombrables. Corpus inscr. gr., nos  321 et suiv. ; notez no 346 ; Pausanias, I, xxiv, 7.
  2. On peut s’en faire une idée par les écrits de Phlégon, son érudit de prédilection, dont la crédulité est extrême.
  3. Pausanias, I, v, 5 ; saint Jér., De viris ill., c. 19 ; Epist., 83 (84) ; Spartien, Adr., 22 (contempsit n’exclut pas la curiosité).
  4. Dion, LXIX, 11, 22 ; Spartien, Adr., 16, 25, 26 ; Ælius Verus, 3, 4.
  5. Spartien, 13 ; Eusèbe, Chron., Schœne, p. 166, 167 ; saint Jér., De viris ill., 19 ; Dion Cassius, LXLX, 11 ; Carm. sib.,