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Marseille, Arles et les environs purent également recevoir sous Antonin une première prédication chrétienne[1]. Nîmes, au contraire, paraît être restée fermée aussi longtemps que possible au culte venu d’Orient[2].

C’est vers le même temps que l’Afrique vit se former de solides Églises qui devaient bientôt constituer une des parties les plus originales du nouveau monde religieux. Chez ces premiers fondateurs du christianisme africain, la teinte mystique qui, dans quelques années, s’appellera montaniste n’est pas moins forte que chez les chrétiens de Lyon. Il est probable cependant que le levain du royaume de Dieu fut ici apporté de Rome et non d’Asie. Les Actes de sainte Perpétue et en général les Actes des martyrs d’Afrique, Tertullien et les autres types du christianisme africain ont un air de fraternité avec le Pasteur d’Hermas. Sûrement les premiers porteurs de la bonne nouvelle parlaient grec à Carthage comme partout ailleurs. Le grec était presque aussi répandu dans cette ville que le latin[3] ; la communauté chrétienne se servit d’abord des deux

  1. Le Blant, Inscr. chrét. de la Gaule, nos 548 A, 551 B.
  2. Voir Hirschfeld, dans la Revue épigraphique de M. Allmer, no 6, p. 93.
  3. Apulée, Florida, IV, 24.