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nouveaux convertis, un grand nombre étaient citoyens romains[1].

Une des plus importantes conquêtes fut celle d’un certain Vettius Épagathus, jeune noble lyonnais qui, à peine affilié à l’Église, surpassa tout le monde en piété, en charité, et devint un des spirites les plus distingués[2]. Il menait une vie si chaste, si austère, qu’on le comparait, malgré sa jeunesse, au vieux Zacharie[3], ascète visité sans cesse par le Saint-Esprit. Voué aux œuvres de miséricorde, il se faisait le serviteur de tous, et employait sa vie au soulagement du prochain, avec un zèle, une ferveur admirables. On croyait qu’il avait en lui le Paraclet, et qu’il agissait en toute circonstance sous l’inspiration du Saint-Esprit[4]. Le souvenir laissé par les vertus de Vettius resta dans la tradition populaire, qui prétendit rattacher à sa famille l’évangélisation des pays voisins[5]. Il fut vraiment les prémices de la Gaule en Christ. Le diacre Sanctus[6], de Vienne, et surtout la

  1. Lettre, §§ 10, 44, 47.
  2. Lettre, §§ 9 et 10. Comp. Grégoire de Tours, Hist. eccl., I, 27, 29.
  3. Luc, i, 5 et suiv. ; Protévang. de Jacques, 23, 24.
  4. Ζέων τῷ πνεύματι… ἔχων τὸν Παράκλητον ἐν ἑαυτῷ. Lettre, §§ 9 et 18. Allusion au quatrième Évangile.
  5. Grég. de Tours, l. c.
  6. Ce nom est fréquent dans les inscriptions d’Asie et de Phrygie, Corp. inscr. gr., 3882 f, 4380, 4380 h.