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Thraséas, évêque d’Euménie[1], Sagaris, évêque de Laodicée[2], Papirius, dont on ignore la patrie[3], Apollinaire d’Hiérapolis, destiné à jouer, dans les controverses capitales qui allaient bientôt diviser les Églises d’Asie, un rôle considérable[4], Polycrate, futur évêque d’Éphèse, issu d’une famille qui comptait avant lui jusqu’à sept évêques dans son sein[5]. Sardes possédait un vrai trésor, le savant évêque Méliton, qui se préparait déjà aux vastes travaux qui devaient rendre son nom célèbre. Comme plus tard Origène, il avait voulu que sa chasteté fût en quelque sorte matériellement constatée[6]. Son érudition offrait beaucoup d’analogie avec celle de Justin et de Tatien[7]. Sa théologie avait aussi quelque chose de la pesanteur un peu matérialiste qui caractérisait ces deux docteurs ; car il pensait que Dieu a un corps. Par les idées

  1. Apollonius, dans Eus., H. E., V, xviii, 13 ; Polycrate, dans Eus., H. E., V, xxiv, 4.
  2. Méliton, dans Eusèbe, H. E., IV, xxvi, 3 ; Polycrate, ib., 5.
  3. Polycr., ibid.
  4. Eusèbe, H. E., IV, xxvi, 1.
  5. Polycr., dans Eus., H. E., V, xxiv, 6. V. ci-dessus, p. 81.
  6. Une telle idée n’était point rare. Justin, Apol., I, 29 ; Philosophum., IX, 12. Cf. Matth., xix, 12, et saint Jérôme sur ce passage. Le mot εὐνουχία, cependant, s’emploie aussi pour la chasteté de l’homme : Athénagore, 33 ; Clém. d’Alex., Strom., III, 12.
  7. Lire son De veritate, conservé en syriaque, dans le Spicil. syr. de Cureton, ou dans le Spicil. Solesm. de Pitra, t. I.