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notiquites, du temps d’Antonin et de Marc-Aurèle, portent une figure de serpent avec une tête d’homme chevelue et barbue ; au-dessous, le mot ΓΛΥΚΩΝ. Les monnaies de la même ville, au type de Lucius Verus, portent le serpent et le nom de ΙΩΝΟΠΟΛΕΙΤΩΝ[1]. Sous Marc-Aurèle, nous verrons cette religion ridicule prendre une importance incroyable. Elle dura jusqu’à la deuxième moitié du iiie siècle[2].

Nerullinus, à Troas, réussit dans une entreprise frauduleuse du même genre[3]. Sa statue rendait des oracles, guérissait les malades ; on lui offrait des sacrifices, on la couronnait de fleurs. C’était surtout les idées absurdes sur la médecine, la croyance aux songes médicaux, aux oracles d’Esculape, etc.[4] qui maintenaient les esprits dans cet état de super-

  1. Bibl. Nat., cabinet des médailles ; Spon, Rech. cur. d’ant., p. 525 et suiv. ; Spanheim, De præst. num. vet. (I, p. 213 et suiv., 721, Londres, 1706) ; Eckhel, II, p. 383-384 ; Mionnet, t. II, p. 387-388 ; Suppl., t. IV, p. 550-551.
  2. Le cabinet des médailles de la Bibl. Nat. possède des monnaies d’Ionopolis, portant le Glycon jusqu’au règne de Trebonianus Gallus (251-253) [Chabouillet].
  3. Athénagore, Leg., 26. L’identification de ce personnage avec Suillius Nerullinus, consul l’an 50, et proconsul d’Asie vers 70 (Waddington, p. 141-142 ; Orelli, 3389, 6445), est très-peu probable. Le nom se retrouve dans Renier, Inscr. rom. de l’Algérie, no 2449.
  4. Baronius, à l’an 139, § 4 ; Corpus inscr. gr., no 5980 (cl. 5974 et suiv.). Comp. Tatien, Adv. Gr., 18.