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comme un géant[1]. Plus souvent encore, il l’identifie avec le Saint-Esprit[2], source de tous les dons[3]. Comme les gnostiques, Hermas joue avec les abstractions. À d’autres moments, le Fils de Dieu, c’est la loi prêchée dans toute la terre[4]. Les morts reçurent le sceau du Fils de Dieu, le baptême, quand les apôtres et les prédicateurs chrétiens, après leur mort, descendirent aux enfers et baptisèrent les morts[5].

Une parabole explique cette christologie singulière[6], et lui donne beaucoup d’analogie avec celle qui constitua plus tard l’arianisme. Un maître (Dieu) plante, dans un coin de sa propriété (le monde), une vigne (le cercle des élus). Partant pour un voyage, il la confie à un serviteur (Jésus), qui la soigne à merveille, arrache les mauvaises herbes (efface les péchés des fidèles), se donne une peine extrême (allusion aux souffrances de Jésus). Le maître, ravi de joie à son retour (au jour du jugement), convoque son fils unique et ses amis (le Saint-Esprit et les anges), et leur communique l’idée qu’il a d’associer ce serviteur comme fils adoptif aux privilèges

  1. Sim. ix, 3, 6, 12. Cf. Sim. viii, 1.
  2. Sim. ix, 1 (cf. v, 5, vers. lat.).
  3. Sim. ix, 13.
  4. Sim. viii, 3.
  5. Sim. ix, 16. Cf. Clém. d’Alex., Strom. I, 44 ; VI, 6.
  6. Sim. v.