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Ces vierges sont les « esprits saints[1] », les dons du Saint-Esprit, les pouvoirs spirituels du Fils de Dieu et aussi les vertus fondamentales du chrétien. L’homme ne peut être sauvé que par elles. L’ange gardien d’Hermas rendant bon témoignage de la pureté de sa maison, les douze vierges, qui veulent autour d’elles une propreté extrême et se révoltent de la moindre souillure, consentent à y habiter. Hermas promet qu’elles auront toujours chez lui une demeure accommodée à leurs goûts[2].

L’auteur d’Hermas est un pur ébion. Le seul bon emploi de la fortune est de racheter des esclaves, des captifs[3]. Le chrétien, pour lui, est essentiellement un pauvre ; pratiquer l’hospitalité envers les pauvres, les serviteurs de Dieu, voilà ce qui efface même les grands crimes[4]. « On ne se figure pas, dit-il, quel tourment est la misère ; c’est pire que la prison ; aussi voit-on des gens se tuer pour y échapper. Quand un tel malheur arrive, celui qui, connaissant le malheureux, ne l’a pas sauvé est coupable de sa mort[5] » L’antipathie d’Hermas contre les

  1. Ἅγια πνεύματα…… δυνάμεις τοῦ υἱοῦ τοῦ θεοῦ. Sim. ix, 13.
  2. Sim. x, 3, 4.
  3. Sim. i.
  4. Sim. ix, 20.
  5. Sim. x, 4.