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vait dans les provinces orientales rappelassent le culte de Rome et le lien des provinces avec la métropole[1]. Pour bien indiquer la victoire de Rome sur un culte local, on dédia le temple à Jupiter Capitolin[2], le dieu de Rome par excellence, dieu dont l’attitude et la tenue grave rappelaient Jéhovah, et auquel, depuis Vespasien, les juifs payaient tribut. L’édifice était tétrastyle ; comme dans la plupart des temples de Syrie élevés à partir d’Adrien, l’entablement du fronton était interrompu par une arcade, sous laquelle était placée la statue colossale du dieu[3].

Le culte de Vénus n’était pas moins désigné que

    de Jupiter fut certainement démoli. Les Pères de l’Église présentent d’ordinaire, en vertu d’idées préconçues, l’emplacement du temple comme un champ en jachère. Omar n’y trouva, dit-on, qu’un tas d’immondices (Modjir-eddin, p. 35, 41-43, trad. Sauvaire ; p. 153, 226-227, édit. du Caire). Les débris qu’on lui montra (Guillaume de Tyr, I, 2) étaient sans doute des restes du temple de Jupiter. Il en était probablement de même des pans de murs que, du temps de saint Cyrille (Catéch. xv, 15), d’Eusèbe (Démonstr. évangel., VIII, p. 406-407) et du Pèlerin de Bordeaux (p. 17, Tobler), l’on donnait pour des restes de l’ancien temple, La confusion est évidente dans Modjir-eddin, p. 35.

  1. Ainsi, à Éphèse, il élève un temple à la Fortune de Rome.
  2. Dion Cassius, LXIX, 12 ; Eusèbe, H. E., IV, 6 ; saint Jér., sur Isaïe, ii, 8.
  3. Voir les monnaies d’Ælia dans Madden, p. 212 et suiv., Saulcy, Numism. jud., pl. xvi et xviii. Cf. Vogüé, le Temple de Jér., p. 62, et les monnaies impériales des villes de Syrie.