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nourri[1], à une dame romaine nommée Rhodé[2]. Il avait sans doute réussi à se racheter et à s’établir ; car, au début de l’ouvrage, il est sous le coup des chagrins que lui causent sa femme, ses enfants et aussi ses affaires, qui, par suite du désarroi de sa famille, vont très-mal[3]. Ses fils avaient même commis le plus grand crime dont un chrétien put se rendre coupable ; ils avaient blasphémé Christ, pour échapper aux poursuites, et dénoncé leurs parents[4]. Au milieu de ces

  1. Ὁ θρέψας με. Sur la condition du θρεπτός ou alumnus, voir Pline, Epist., X, 65 et 66.
  2. Vis. i, 1. La version latine anciennement connue porte un texte en apparence plus satisfaisant, mais devenu insoutenable devant la leçon du Codex Sinaïticus, πέπρακέν με Ρόδῃ τινί, confirmée par la version latine nouvellement découverte, par l’éthiopien (édition d’Abbadie, voir Journ. des Sav., mars 1878, p. 156) et même par la leçon du manuscrit de Simonidès, πέπρακεναι (ainsi accentué) καὶ ὁδόν τινα, facile à ramener paléographiquement à celle du Sinaïticus (AI=M, K=E, I=P). La version latine anciennement connue offre des fautes et des traces de corrections qui lui laissent peu d’autorité contre l’accord du grec, de l’éthiopien et du latin de Dressel. Comparez, par exemple, Vis. ii, 2 : οὐκ ὠφελήθησαν, Dress. : nihil sibi profuerunt, vetus lat. : profecerunt ; Vis., ii, 3 : Μαξίμῳ, Dress. : maxima, Vet. : magna ; Vis., iii, 1 : χρονίζεις, manes, (mavis) vis ; Mand., pr., 1 : δέρμα, pelle, pallio ; Sim. ix, 11 : ἐχόρευον, ducebant choros, psalmos canebant ; Sim. ix, 16 : πνεύματα ταῦτα, spiritus istos, spiritus justos ; Sim. ix, 30 : inventi, juvenes (éth. inventi). Au contraire, Sim. ix, 26 : ἀπεγνώκασι, disponentes, desperantes.
  3. Vis. i, 3 ; iii, 6, 11 ; Simil. viii.
  4. Vis. ii, 2.