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chaste[1]. D’abord a lieu l’introduction parmi les frères de ceux qui viennent de recevoir le baptême, c’est-à-dire des « illuminés »[2]. Puis on fait de longues prières pour le genre humain tout entier.


Quand nous avons cessé de prier, nous nous donnons le baiser les uns aux autres[3]. Puis on porte à celui qui préside le pain, une coupe d’eau et de vin. Celui-ci, les prenant dans ses mains, fait monter louange et gloire vers le Père de toute chose, par le nom de son Fils et de l’Esprit Saint ; puis il adresse à Dieu une longue action de grâces sur ces dons qu’il a bien voulu nous faire[4]. Le peuple témoigne son assentiment en disant Amen. Alors ceux qui sont appelés parmi nous diacres présentent à chacun des assistants le pain, le vin et l’eau sur lesquels les actions de grâces ont été prononcées, et les portent aux absents.

Et cette nourriture-là est appelée chez nous Eucharistie. Il n’est permis d’y participer qu’à ceux qui croient à la vérité de nos doctrines, qui ont été lavés au bain régénérateur établi pour la rémission des péchés, et qui vivent selon les préceptes du Christ. Car nous ne prenons pas ces aliments comme un pain ordinaire ni comme un breuvage ordinaire ; mais, de même que Jésus-Christ, notre sauveur incarné, a pris chair et sang pour notre salut par la parole

  1. Apol. I, 65 et suiv. Cf. ch. 13.
  2. Οἱ φωτισθέντες.
  3. Ἀλλήλους φιλήματι ἀσπαζόμεθα. Comp. Athénagore, Leg., 32 ; Clem. d’Alex., Pædag., III, xi, fin ; Constit. apost., II, 57 ; VIII, 11 ; saint Cyrille, Catech. myst., 5.
  4. Comparez Irénée, I, xiii, 2 ; Firmilien, Ép. 75 de saint Cyprien ; Orig., Contre Celse, VIII, 32.