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CHAPITRE XVIII.


EXAGÉRATION DES IDÉES DE SAINT PAUL.
MARCION.


La grande singularisé du christianisme, ce fait d’une religion nouvelle sortant d’une autre religion et devenant peu à peu la négation de celle qui l’a précédée, ne pouvait manquer de donner lieu, jusqu’à la complète séparation des deux cultes, aux phénomènes les plus opposés. Deux genres de réaction devaient se produire chez ceux qui ne se tenaient pas strictement en équilibre sur le tranchant étroit de l’orthodoxie. Les uns, dépassant les principes de Paul, s’imaginaient que la religion de Jésus n’avait aucun lien avec le mosaïsme. D’autres, les judéo-chrétiens, ne regardaient le christianisme que comme une simple continuation de la religion juive. En général, c’étaient les gnostiques qui inclinaient dans le premier sens ; mais ces rêveurs sem-