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melles de Paul, dans l’épître aux Galates, Pierre et Paul étaient censés se rencontrer pour la première fois à Rome[1]. D’autres opinions singulières firent bientôt condamner cette ancienne rédaction par les docteurs orthodoxes[2]. Le Cérygme de Pierre et de Paul n’eut parmi les écrits canoniques qu’une place mal assurée. Le roman de Pierre avait contracté dès l’origine une sorte de pli sectaire, qui devait l’empêcher d’entrer, même après correction, dans les cadres du dogme imposé[3].

Le récit de la mort des deux apôtres, comme le récit de leur prédication et de leurs voyages, fut ainsi livré au caprice, du moins pour la forme. Ce qui assure la fortune éternelle d’un texte narratif, la simplicité du style, quelque chose d’arrêté dans le

  1. Sermon, dans saint Cyprien, Rigault, p. 439, en remarquant bien que les mots post conlationem Evangelii in Hierusalem et mutuam altercationem et rerum agendarum dispositionem sont une réflexion, une parenthèse de l’auteur du sermon.
  2. Origène, De princ., I, præf., 8 ; l’auteur du Sermon sur la réitération du baptême, à la suite des Œuvres de saint Cyprien, édit. Rigault, p. 139 ; Eusèbe et saint Jérôme, l. c.
  3. Stichom. du Codex Claromont., de Nicéphore, la Synopse, index d’Anastase le Sinaïte (Credner, p. 241, 244, 249} ; Clém. d’Alex., Strom., VII, xi, 63 ; Origène, De princ., I, ii, 3 ; In Joh., tom. XX, 12 ; Eusèbe, H. E., III, iii, 2, 5 ; xxv, 4 ; saint Jérôme, De vir. ill., 1 ; décret de Gélase, vi, 5 ; Isid. de Péluse, II, epist 99 ; Nicéphore Calliste, dans Credner, p. 256.