secrètement, s’entendaient, s’aimaient. L’association « Voltaire et Rousseau » s’est faite par des nécessités analogues. Le moyen âge, à diverses reprises, chercha également, pour apaiser les haines des dominicains et des franciscains, à prouver que les fondateurs de ces deux ordres avaient été deux frères, vivant entre eux dans les rapports les plus affectueux, que leurs règles n’en firent d’abord qu’une, que saint Dominique se ceignit de la corde de saint François, etc[1].
Le Cérygme de Pierre et de Paul eut d’autant plus d’importance qu’il comblait les fâcheuses lacunes que présentaient les Actes des apôtres. Dans ce dernier livre, la prédication de Pierre était fort écourtée et les circonstances de la mort des apôtres étaient passées sous silence[2]. Le succès était assuré à un livre qui montrait Pierre et Paul allant partout de compagnie pour convertir les gentils, venant à Rome, y prêchant et y trouvant tous les deux la couronne du martyre. La doctrine qu’ils enseignaient, à en croire ce livre, était également éloignée du judaïsme et de l’hellénisme[3]. Les juifs étaient traités par eux comme