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CHAPITRE XVII.


LES SECTES À ROME. — LES CÉRYGMES. — LE ROMAN CHRÉTIEN. — RÉCONCILIATION DÉFINITIVE DE PIERRE ET DE PAUL.


Rome était au plus haut période de sa grandeur ; son règne sur le monde semblait incontesté ; aucun nuage ne se voyait à l’horizon. Loin de se ralentir, le mouvement qui portait les provinciaux, surtout de l’Orient, à venir s’y entasser, augmentait d’intensité. La population parlant grec était plus considérable qu’elle n’avait jamais été. Le græculus insinuant, bon à tous les métiers, chassait l’Italien de la domesticité des grandes maisons ; la littérature latine baissait chaque jour ; le grec devenait la langue littéraire, religieuse, philosophique des classes éclairées, comme il était la langue du petit peuple. L’importance de l’Église de Rome se mesurait à celle de la ville elle-même. Cette Église, toute grecque encore, avait