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Instable, perverse, réservée aux pires destins, principe et fin de toute souffrance, puisque c’est dans ton sein que la création périt et renaît sans cesse, source du mal, fléau, point où tout aboutit pour les mortels, quel homme t’a jamais aimée ? Qui ne te déteste intérieurement ? Quel roi détrôné a fini en paix chez toi sa vie respectable ? Par toi le monde a été changé dans ses plus intimes replis… Autrefois existait au sein de l’humanité l’éclat d’un brillant soleil, c’était le rayon de l’unanime esprit des prophètes, qui portait à tous la nourriture et la vie. Ces biens, tu les as détruits. Voilà pourquoi, maîtresse impérieuse, origine et cause des plus grands maux, l’épée et le désastre tomberont sur toi…… Écoute, ô fléau des hommes, l’aigre voix qui t’annonce le malheur.


Une race divine de bienheureux juifs, venus du ciel, habitera Jérusalem, qui, du point où elle est, s’étendra jusqu’à Jaffa et montera jusqu’aux nues. Plus de trompettes, plus de guerre ; de toutes parts s’élèveront des trophées éternels, des trophées consacrant les victoires remportées sur le mal.


Alors redescendra du ciel un homme extraordinaire, qui a étendu ses mains sur un bois fructueux, le meilleur des Hébreux, qui autrefois arrêta le soleil par ses belles paroles et ses saintes lèvres.


Voilà Jésus sans nul doute, Jésus jouant d’une façon allégorique, par son crucifiement, le rôle de