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maque, Théodotion. On présente ces personnages tantôt comme des ébionites, tantôt comme des samaritains, toujours comme des prosélytes, des transfuges, des hérétiques judaïsants[1]. Les controverses sur les prophéties messianiques, notamment sur l’alma, la prétendue vierge-mère d’Isaïe, ramenaient à l’étude du texte[2]. L’Évangile hébreu et son frère, légèrement adultéré, l’Évangile de Matthieu, avec ses légendes au début et ses généalogies, étaient un autre objet de polémique[3]. Symmaque surtout paraît avoir été dans ces Églises lointaines un docteur universellement respecté[4].

C’est dans des conditions peu différentes de celles qui viennent d’être décrites que se fit aussi, à ce qu’il semble, la version syriaque, dite Peschito, de l’Ancien Testament. Selon les uns, elle aurait eu

  1. Irénée, III, xxi, 1 ; Eusèbe, H. E., VI, 17 ; Démonstr., VII, 1 ; Théodoret, Hær. fab., II, 1, 2 ; saint Jérôme, De viris ill., 54 ; Ép. 89 (74), ad August. ; Præf. in Dan., in Esdram, in Job ; In Habacuc, iii ; In Ruf., II, col. 423 et suiv., Mart. ; Épiph., De mens., 16, 17 ; Synopse d’Athan., 77, Opp., II, p. 203 ; Assémani, Bibl. or., 278 et suiv. ; III, 1re part., 17. Selon d’autres données, cependant (Épiph., De mens., 17), Théodotion viendrait de l’école de Marcion.
  2. Irénée, III, xxi, 1.
  3. Eusèbe, H. E., VI, 17 ; saint Jérôme, De viris ill., 54 ; Pallade, Hist. Laus., ch. 147.
  4. Eusèbe, H. E., VI, 17 ; saint Augustin, In Cresconium, I, 31 ; l’Ambrosiastre, Comment. sur Gal., prologue, init.