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exclure de l’Égiise. S’il est irréprochable dans sa foi en Jésus-Christ et dans l’obéissance aux commandements, s’il est persuadé de l’inutilité de la Loi, et s’il ne désire en observer une partie que par pieux souvenir, s’il ne trouble en rien ceux des gentils que Jésus-Christ a véritablement circoncis et retirés de l’erreur, s’il ne fait aucune propagande pour persuader à ces derniers de s’astreindre aux mêmes pratiques que lui, s’il ne présente jamais ces pratiques comme obligatoires et nécessaires au salut, il peut être sauvé. Voilà du moins ce que les esprits larges admettaient. Mais il y en avait d’autres qui n’osaient ni converser ni demeurer avec ceux qui observaient quelque chose de la Loi. « Pour moi, dit Justin, je crois que, quand une personne, par faiblesse d’esprit, veut garder ce qu’elle peut de la loi imposée aux juifs pour la dureté de leur cœur, qu’avec cela elle espère en Jésus-Christ, qu’elle est résolue de satisfaire à tous les devoirs éternels et naturels de justice et de piété, qu’elle ne fait pas difficulté de vivre avec les autres chrétiens sans les porter ni à se faire circoncire ni à observer le sabbat, je crois, dis-je, qu’on doit la recevoir et communier avec elle en toute chose. Mais, si quelques juifs, prétendant croire en Jésus-Christ, veulent obliger les fidèles gentils à observer la Loi, je les rejette absolument… Ceux