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seconde Église n’hérita pas de l’importance de l’ancienne. Subordonnée hiérarchiquement à Césarée[1], elle n’occupa dans l’Église universelle de Jésus qu’un rang relativement humble, et on n’entendit parler de nouveau de l’Église de Jérusalem que deux cents ans plus tard.

La controverse avec les juifs devenait, en ces contrées, un objet capital. Les chrétiens jugeaient ces derniers bien plus difficiles à convertir que les païens[2]. On les accusait de subtilité, de mauvaise foi dans les disputes. On prétendait que, décidés d’avance à prendre le controversiste en défaut, ils ne s’attachaient qu’à des minuties, à de petites inexactitudes, dont ils triomphaient à leur aise[3]. Ce qu’on leur disait de la vie de Jésus les irritait, et c’est sans doute l’antipathie que leur inspiraient les récits sur la naissance virginale du prétendu messie qui leur inspira la fable du soldat Panthère et de la fille de joie qui, selon eux, auraient été les vrais auteurs

    p. 124 ; Épiph., hær. lxvi, 20 ; Cyrille fie Jér., catéch. xiv, 15 ; Sulp. Sév., II, ch. 31.

  1. Eus., H. E., V, xxiii, 2. Le métropolitain de Césarée préside les conciles de Palestine. Le canon 7 du concile de Nicée fit les deux Églises autocéphales.
  2. Préf, de Celsus à la traduction du dialogue Jason et Papiscus, dans les Œuvres de saint Cyprien, p. 565, Rigault.
  3. Justin, Dial., 115.