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CHAPITRE XIV.


LA HAINE DES JUIFS ET DES CHRÉTIENS.


La catastrophe juive de l’an 134 fut presque aussi utile aux chrétiens que l’avait été celle de l’an 70. Ce fut le triomphe définitif des idées de Paul. Aux yeux des chrétiens, le mosaïsme dut paraître abrogé sans retour ; la foi seule et les mérites de la mort de Jésus, voilà ce qui resta debout. Adrien, en empêchant une restauration juive de Jérusalem, rendit au christianisme un service signalé[1]. Ælia, peuplée, comme toutes les colonies, de vétérans et de gens simples de provenances diverses, ne fut pas une ville fanatique ; ce fut, au contraire, un milieu disposé à recevoir le christianisme. En général, les colonies avaient une tendance à adopter les idées religieuses des pays où ils étaient transportés[2]. Em-

  1. Sulpice Sévère, II, 31.
  2. Se rappeler l’exemple des Samaritains (II Rois, xvii, 26 et suiv.). Comp. Celse, dans Origène, V, 25.