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Lydda même tombait dans la misère[1], l’ignorance, et perdait le privilège de fixer l’embolisme[2], la Galilée devint le centre du judaïsme. Meïron, Safat, Gischala, Alma, Casioun, Kafr-Baram, Kafr-Nabarta, Ammouka, furent les localités principales de ce développement nouveau et se remplirent de monuments juifs. Ces monuments, révérés presque tous au moyen âge comme des tombeaux de prophètes[3], se voient encore, au milieu du pays redevenu pour la quatrième ou cinquième fois désert et désolé[4]. Tibériade fut en quelque sorte la capitale de ce royaume de dispute et de subtilité, où s’épuisa la dernière activité originale du peuple juif.

Dans ce tranquille pays, en effet, rendu à sa vie favorite, vie retirée, studieuse, vie de famille et de synagogue, Israël renonça définitivement à sa chimère terrestre[5], et chercha le royaume de Dieu, non comme Jésus dans l’idéal, mais dans la rigoureuse

  1. Midrasch Esther, i, 2.
  2. Talm. de Jérusalem, Sanhédrin, i, 2 ; Talm. de Bab., Pesahim, 62 b.
  3. Cf. Carmoly, Itin. de la terre sainte (Brux., 1847).
  4. Mission de Phénicie, l. c.
  5. Les calamités que souffrirent les Juifs sous Septime Sévère ne vinrent pas d’une révolte de leur part, mais de mesures qui s’étendirent à toute la Syrie. Spartien, Septime Sévère, 14, 15, 16, 17 ; Saint Jérôme, Chron., an 5 de Caracalla ; Orose, VII, 17 ; Talm. de Bab., Sota, vers la fin ; Mission de Phénicie, p. 776. La