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l’avoir châtié, Dieu réparera ses désastres[1], Le temple sera rebâti, mais non tel qu’il était. Puis toute la dispersion sera rendue à la patrie. Israël, ainsi réuni, rebâtira Jérusalem et le temple avec toute la magnificence prédite par les prophètes, et cette fois pour l’éternité[2]. Ce sera une ville de saphir et d’émeraude ; ses murs et ses tours seront d’or pur ; ses places sembleront des mosaïques de béryl et d’escarboucle ; ses rues diront Alleluia[3]. Tous les peuples se convertiront au vrai Dieu et enfouiront leurs idoles. Heureux alors ceux qui auront aimé Jérusalem et compati à ses souffrances !

Ce petit livre jouit, dès qu’il fut traduit, d’une grande vogue chez les chrétiens. Plus d’un trait était de nature à choquer certaines délicatesses ; le livre était, à quelques égards, trop juif ; certains endroits pouvaient être touchés d’une manière plus édifiante encore. De là une série de remaniements, d’où naquit la variété des textes grecs et latins. Le der-

  1. Ch. xiii, 5 et suiv. ; xiv, 4 et suiv. L’auteur, mettant la prophétie dans la bouche d’un captif de Salmanasar, parle naturellement au futur de la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor. Toute cette partie manque dans le chaldéen de M. Neubauer.
  2. Ch. xiv, 4 et suiv.
  3. Ch. xiii, 16 et suiv. Comp. Apocal., ch. xxi, et Isaïe, liv, 12.