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possédera la terre[1], ne se marie qu’à une juive de bonne maison, apparentée à des gens honorables et connus pour tels. La beauté est loin d’être chose indifférente[2] ; mais il faut consulter avant tout les lois et les usages, les convenances de famille, pour que la fortune ne change pas de main[3]. L’homme et la femme sont réservés l’un pour l’autre de toute éternité[4]. Les mariages fondés sur l’amour sensuel tournent mal. Au contraire, l’union fondée sur un sentiment vrai est l’agglutination de deux âmes[5] ; elle est bénie de Dieu, quand elle est sanctifiée par la prière des deux amants, et devient ensuite une amitié pleine de charme, surtout quand l’homme garde sur sa compagne la supériorité morale qui lui appartient de droit[6]. Vieillir ensemble, être enterrés dans le même tombeau, laisser ses enfants bien mariés, voir ses petits-fils et peut-être les fils de ceux-ci, que faut-il de plus pour le bonheur ?

L’auteur, séparé de la composition du livre de Job par près de mille ans, n’a pas au fond une

  1. Ch. iv, 12.
  2. Ch. vi, 11.
  3. Ch. iv, 19 ; vi, 11, 12, 16, 19 ; viii, 12, 13 ; xiv, 13.
  4. Ch. vi, 17.
  5. Οὐ διὰ πορνείαν… ἀλλὰ ἐπ’ ἀληθείας…… ; viii, 7. Cf. vi, 17.
  6. Ch. ii, 11 et suiv.