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étaient associés au dieu principal. Les statues de l’empereur furent, comme d’ordinaire, prodiguées[1] ; l’une d’elles au moins était équestre[2]. Les statues de Jupiter, de Vénus se dressèrent également près du Golgotha[3]. Quand, plus tard, la topographie sacrée des chrétiens se fixa, on fut très-scandalisé de cette proximité, et l’on crut à un outrage[4]. On s’imagina de même que l’empereur avait eu l’intention de profaner Bethléem en y installant le culte d’Adonis[5].

Antonin, Marc-Aurèle et Verus s’occupèrent d’embellir la ville et d’améliorer les routes qui y conduisaient[6]. Ces travaux publics irritaient les vrais juifs. « Les œuvres de cette nation sont tout de même admirables, disait un jour R. Juda bar Ilaï à deux de ses amis qui étaient assis avec lui. Ils éta-

  1. Il y eut des fonctionnaires ad divi Hadriani statuas curandas. Inscript, de Tarragone, Corpus inscr. lat., Esp. no 4230.
  2. Saint Jean Chrys., in Jud., v, 11 ; saint Jérôme, in Is., ii, 8 ; in Matth., xxiv, 15 ; Pél. de Bord., p. 17, Tobler ; Sulpice Sévère, II, 45. Comp. Pausanias, I, xviii, 5.
  3. Eusèbe, Vita Const., III, 26, 28 ; Sozomène, II, 1 ; saint Jérôme, Epist. 13 (49) ad Paulinum, 3 ; saint Paulin, Epist. 11, ad Severum.
  4. Eusèbe, saint Jérôme, Paulin de Nole, Sulpice Sévère (loc. cit.) prétendent qu’Adrien aurait cherché à cacher l’entrée du saint Sépulcre et à faire disparaître le Golgotha. Rien de plus gratuit qu’une telle supposition.
  5. Saint Jérôme, l. c.
  6. Corpus inscr. lat., vol. III, part. i. Syr. Palæst., nos  116, 117.